Gala et lancement de la Gazette !

juin 16, 2015 Bradley Bambarger

#Le Journal de Brad

Quelques jours avant le concert de gala du 15 juin au XV Concours International Tchaïkovski dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou, j'ai eu la chance de mener une interview filmée avec le chef d'orchestre Valery Gergiev, directeur artistique du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg et co-président du comité d'organisation du Concours Tchaïkovski. Dans cette interview, Gergiev parle du lien entre les arts et la politique, ainsi que de l'importance du Concours pour les russes. Il révèle également qu'une nouvelle salle de concert devrait être construite dans un parc près de la Place Rouge.

Le premier extrait de cette interview a été révélé lors de la diffusion en direct par medici.tv du concert gala donné à l'occasion de l'ouverture du Concours Tchaïkovski. Ce concert marquait le coup d'envoi de la Gazette de #TCH15, le magazine quotidien de medici.tv en direct. Dans ce passage de l'interview, Gergiev décrivait le Concours Tchaïkovski comme « un bijou de la tradition culturelle russe », en insistant sur son caractère international – notant que le tout premier lauréat, en 1958, était l'Américain Van Cliburn. Puis il parlait du dernier médaillé d'or et titulaire du Grand Prix du Concours, le jeune pianiste russe Daniil Trifonov, qui a connu une ascension phénoménale à l'international depuis sa victoire en 2011. Gergiev a également dit à quel point il se sentait confiant après avoir entendu les premiers candidats de piano en auditions, car ceux-ci étaient extraordinaires, « à la fois techniquement et artistiquement ». Il a enfin souligné l'opportunité qui s'offrait aux jeunes musiciens d'exprimer, face à des millions d'internautes profitant du webcast, « leur propre interprétation de la musique qu'ils jouent », mais aussi « leur propre vision du monde ». Branchez-vous sur le #TCH15, le nouveau site de medici.tv dédié au Concours Tchaïkovski, pour voir l'extrait complet de cette interview de Valery Gergiev.

 

Lors du concert d'ouverture, Valery Gergiev et le pianiste Denis Matsuev – qui sont de bons amis – étaient les hôtes de la soirée, sur scène comme en coulisses via medici.tv. Le concert a présenté une gamme d'artistes russes à travers les générations, notamment la mezzo-soprano Olga Borodina, qui était accompagnée par Trifonov dans deux romances de Tchaïkovski : « It Was Early in the Spring » et « Again, As Before, Alone », une dernière mélodie qui pourrait bien avoir constitué le point culminant de la soirée. Ce n'était pas rien que d'entendre cette chanson triste interprétée si richement, avec le lyrisme brûlant et émotif d'Olga Borodina et sa diction si idiomatique.

 

Avec le 175e anniversaire de Tchaïkovski que l'on fête cette année, le concert était tout entier dédié au compositeur. Le chef d'orchestre Vladimir Fedoseyev et l'Orchestre Symphonique Tchaïkovski a démarré la soirée avec le Capriccio italien, une œuvre ensoleillée qui a eu tôt fait de planter le décor (bien que dehors, une pluie d'été s'abattait). L'orchestre a ensuite été rejoint par le jeune violoniste de 13 ans, Georgy Ibatulin, pour la Mélodie, op. 42 n°3. Grâce à la caméra installée dans les coulisses, on a pu voir le jeune violoniste de Voronej – qui fait d'ailleurs beaucoup plus jeune que son âge – faire son signe de croix avant de monter sur scène... Un autre jeune artiste de 13 ans, le pianiste Alexander Malofeev, originaire de Moscou, est ensuite entré sur scène avec une attitude royale, et a joué une bele transcription solo de Casse-Noisette, signée Mikhail Pletnev (médaillé d'or du Concours Tchaïkovski en 1978).

 

Pour couronner cette soirée, Trifonov est réapparu pour interpréter les deuxième et troisième mouvements du Concerto pour piano n°1, l'une des œuvres-signature du Concours Tchaïkovski depuis la victoire de Van Cliburn en 1958. Plutôt que de choisir le célèbre premier mouvement du concerto, le programme avait retenu le mouvement lent, sorte de clair de lune par lequel Trifonov a démarré le concerto. Au moment où le jeune pianiste atteignait les dernières pages du concerto, ses cheveux étaient tout trempés de l'air chaud et moite de Moscou. Si vous avez manqué le direct, vous pouvez toujours le revoir en replay ici.

 

Au fait, vous pouvez aussi regarder un documentaire sur l'exploit réalisé par Van Cliburn lors du premier Concours Tchaïkovski : Van Cliburn, Concert Pianist, disponible sur medici.tv. Nous vous avons proposé un extrait de ce documentaire dans la Gazette de pré-concert diffusée en direct sur #TCH15. Comme le dit le narrateur du documentaire (le célèbre journaliste américain Dan Rather) : la victoire peu probable de Cliburn au Concours Tchaïkovski au sommet de la Guerre froide semblait « rendre possible l'impossible », puisqu'on réalisait du même coup que l'humanité partageait une dimension commune (l'amour de l'art, notamment), malgré un antagonisme entre Est et Ouest. C'est une leçon qu'il me semble que nous devons garder à l'esprit, même aujourd'hui.